Fondatrice du Parti Chrétien-démocrate, ancienne ministre et ancienne candidate à la présidentielle, elle s’est fait connaître par son opposition à toutes les mesures de progrès pour les personnes homosexuelles. Elle a voté Marine Le Pen au second tour en 2017.
Christine Boutin, 73 ans, a annoncé ce samedi qu’elle mettait un terme à sa carrière politique. Faisant cette annonce lors d’une conférence de presse, elle s’est décrite comme «une femme comblée» et «fière» de son parcours. «Je suis heureuse de ne pas avoir renié mes convictions», a-t-elle ajouté, en regrettant d’avoir été «ridiculisée, ringardisée».
Députée des Yvelines de 1986 à 2007, Christine Boutin s’était fait connaître à l’Assemblée en 1998 lors du débat sur le Pacs, dont elle avait incarné l’opposition, parfois Bible à la main ou en pleurs lorsque le Premier ministre de l’époque, Lionel Jospin, l’avait qualifiée de «marginale» et «outrancière».
Elle a également pris parti contre l’avortement et la pilule du lendemain, avant de reprendre le combat contre l’ouverture du mariage aux couples de même sexe en 2012. Mais cette fervente catholique a également pris position contre la peine de mort et cultivé une image humaniste sur de nombreuses questions de société, telles les prisons, le logement d’urgence, les banlieues ou les migrants.
Être catholique pratiquante, «c’est pour moi essentiel», avait-elle confié en 2009 au journal Le Monde. «Depuis trente ans que je fais de la politique, ce qui m’intéresse c’est la fragilité, la dignité de l’homme.»
Candidate malheureuse à la présidentielle de 2002 – elle avait recueilli 1,19 % des suffrages – , Christine Boutin avait choisi de soutenir Nicolas Sarkozy en 2007. Une fois élu à l’Élysée, il l’avait nommée ministre du Logement. Après une nouvelle annonce de candidature à la présidentielle en 2011, elle avait finalement renoncé et à nouveau soutenu Nicolas Sarkozy en 2012.
S’en était suivie une période de relative discrétion, à peine interrompue par son soutien actif à la Manif pour tous, ou, l’an dernier, une condamnation pour incitation à la haine après avoir estimé que «l’homosexualité est une abomination». Samedi elle regrettait que ses paroles aient «blessé des gens dans le débat sur le mariage homosexuel».
Après le premier tour de l’élection présidentielle de 2017, elle avait annoncé qu’elle voterait pour Marine Le Pen. «Toute ma vie j’ai combattu le FN» mais, en tant qu’«anti-Macron primaire», «je voulais qu’il fasse le score le plus bas possible», a-t-elle expliqué samedi.
Christine Boutin a confié en 2013 la présidence de son parti à Jean-Frédéric Poisson, qui lui avait déjà succédé six ans plus tôt à l’Assemblée nationale. Elle reste présidente d’honneur du Parti chrétien-démocrate.
Source : Libération