Italie : la ministre de la Santé veut mettre fin aux vaccins obligatoires

Durant leur campagne électorale, le Mouvement 5 étoiles et la Ligue avaient promis de mettre un point final à la vaccination obligatoire pour toute inscription des petits Italiens en collectivité. Le dispositif introduit l’an dernier par le ministère de la Santé devrait donc bientôt disparaître.

Fini, la piqûre obligatoire ! La ministre de la Santé italienne, Giulia Grillo, a annoncé ce jeudi 5 juillet qu’elle allait faire adopter la semaine prochaine un dispositif ciblant la disparition de la vaccination obligatoire. Rajoutant un peu d’huile sur le feu alors que les Britanniques accusent les Italiens d’être à l’origine de la recrudescence de rougeole au Royaume-Uni. Dans un rapport cité par le Times, l’agence britannique Public Health England remet ainsi en cause la couverture vaccinale italienne insuffisante à l’échelle nationale, et donc aussi la position anti-vaccin du Mouvement 5 étoiles (M5s) et de la Ligue du Nord au pouvoir, annoncée comme à l’origine d’une future vague de nouvelle épidémies. Ou pour le moins, d’une résurgence de certaines maladies que l’on croyait éradiquées.

Une définition rejetée par Giulia Grillo, qui parle au contraire de situation « sous contrôle ». La couverture vaccinale obligatoire serait donc devenue inutile, selon elle. La nouvelle va sacrément réjouir l’électorat anti-prophylaxie du M5s et de la Ligue. La ministre a toutefois ajouté : « Je suis enceinte et je ferai vacciner mon enfant ». Plutôt paradoxal !

« Il faut alléger la pression et la remplacer par des campagnes de sensibilisation »

Selon Giulia Grillo, un an après l’introduction de dix piqûres indispensables lors de l’inscription des petits Italiens en collectivité (DTP, coqueluche, rubéole, rougeole, oreillons, varicelle, hépatite B et hémophilus de type B, alors que les méningocoques B et C, l’anti-pneumocoque et l’antirotavirus sont seulement recommandés par l’Institut supérieur de la Santé), la couverture nationale a donc augmenté. Même si la situation varie selon les régions. Mais avec ce nouveau contexte, la ministre de la Santé estime qu‘« il faut alléger la pression et la remplacer par des campagnes de sensibilisation, la population devant prendre conscience de l’importance de la vaccination ».

Pour pousser les parlementaires des deux chambres, qui devront approuver ou rejeter le projet du gouvernement de blocus sur la piqûre obligatoire, Giulia Grillo a annoncé la mobilisation des bureaux départementaux et régionaux. Objectif : obtenir des statistiques précises sur la couverture vaccinale. En parallèle, la ministre de la Santé a signé un accord avec les producteurs de vaccins portant sur la réduction de 50% de leurs prix, une mesure qui devrait inciter les parents à piquer leurs chers petits.

Tandis que le gouvernement perfectionne son projet de démolition, la communauté médicale se mobilise. L’idée est d’essayer de faire pression sur la sensibilité de la ministre de la Santé pro-vaccin mais anti-dispositif obligatoire pour des raisons purement politiques, en brandissant les statistiques sur la mortalité et les pathologies liées à la non-vaccination. La bataille sera difficile.

Source : Marianne