Etats-Unis : un bébé d’un an comparaît sans ses parents devant un juge de l’immigration

Le juge s’est dit « gêné » de demander à l’avocat de l’enfant s’il comprenait la loi sur l’immigration.

Scène surréaliste à la cour d’Arizona : un enfant âgé d’à peine un an a comparu, sans ses parents, devant un juge de l’immigration à Phoenix, dans le sud-ouest des Etats-Unis. Johan, petit hondurien, fait partie des centaines d’enfants qui ont été séparés de leurs parents à la frontière en application d’un décret pris par Donald Trump.

Face au tollé suscité ces dernières semaines par les images d’enfants en larmes, le président américain a signé un décret pour mettre fin aux séparations le 20 juin dernier. Mais alors que l’administration américaine tente de réunir les familles séparées, le petit Johan est devenu le symbole de la « tolérance zéro » de Donald Trump en matière d’immigration.

A la cour, le petit Johan était vêtu d’une chemise verte. Il a bu du lait dans une bouteille et a joué avec une petite boule violette qui s’allumait en heurtant le sol, a raconté l’agence Associated Press. Il était aussi défendu par un avocat.

A ce dernier, le juge John W. Richardson a dit son malaise, rapportent nos confrères d’AP. « Je suis gêné de demander, parce que je ne sais pas à qui vous l’expliqueriez, à moins que vous pensiez qu’un enfant d’un an pourrait apprendre la loi sur l’immigration. »

100 enfants de moins de 5 ans séparés de leurs parents

Son avocat a dit au juge que le père du garçon l’avait amené aux Etats-Unis, mais qu’ils avaient ensuite été séparés. Son père, a-t-il dit, a été expulsé et vit depuis au Honduras. Au final, le petit Johan a obtenu « un ordre de départ volontaire » afin que le gouvernement américain puisse le ramener au Honduras rejoindre son père.

Un juge de San Diego a ordonné le 26 juin la réunification sous 15 jours des enfants de moins de 5 ans avec leurs parents, et sous 30 jours pour les autres, fustigeant la politique de « tolérance zéro » sur l’immigration qui ordonnait l’arrestation systématique et les poursuites au pénal de tous les clandestins franchissant la frontière.

Plus de 2.300 enfants, dont environ 100 de moins de 5 ans, avaient été séparés de leur famille et hébergés dans des centres d’accueil gérés par le ministère de la Santé (HHS) en quelques semaines.

Plus de 500 ont déjà retrouvé leurs parents mais le gouvernement peine à tenir le rythme.

Source : nouvelobs.com