Affaire Benalla: Vincent Crase, Laurent Simonin, Maxence Creusat… la liste des impliqués s’allonge

Mercredi, ce n’était qu’un seul nom, celui d’Alexandre Benalla, qui émergeait dans le scandale du tabassage d’un manifestant le 1er mai par un « observateur » proche d’Emmanuel Macron et travaillant à son service. Mais l’affaire prend depuis de l’ampleur, avec des responsabilités touchant la hiérarchie de l’Elysée et la police soupçonnée d’être complice.

Les noms tombent. Ce vendredi 20 au matin, Alexandre Benalla a été placé en garde à vue tout comme Vincent Crase. Ce sont maintenant deux collaborateurs de l’Elysée, un chargé de mission ayant son bureau et un employé de La République en Marche, qui doivent répondre aux questions des enquêteurs sur l’agression dont a été victime un manifestant.

Mais dans cette affaire qui se mue en scandale politique, ce sont les ramifications qui risquent le plus d’ébranler l’Elysée et la police.

Le palais présidentiel est au cœur de la polémique pour deux raisons. Primo, pour avoir autorisé un Alexandre Benalla décrit comme volontiers agressif à être « observateur » de la manifestation à sa demande et en dehors de ses heures de fonction. Secundo, de loin l’élément le plus grave, de ne pas avoir signalé les faits au procureur de la République une fois l’affaire connue, et de n’avoir infligé au collaborateur (aujourd’hui en cours de licenciement) qu’une simple sanction administrative. Une erreur grave, qui pourrait être interprétée comme un non-respect de l’article 40 du code de procédure pénale et qui pourrait retomber sur Patrick Strzoda, le directeur de cabinet du président de la République et supérieur hiérarchique d’Alexandre Benalla.

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C’est aussi la police qui est éclaboussée depuis la soirée du jeudi 19 avec l’annonce de la suspension de trois gradés. Leur faute n’est même pas d’avoir laissé deux civils, Benalla et Crase, tabasser un manifestant, l’un portant des insignes de police et l’autre étant visiblement armé. L’affaire est plus grave: les trois hommes sont soupçonnés d’avoir extrait des images de vidéosurveillance de la Ville de Paris qui compromettaient le duo Benalla-Crase.

Dans le viseur, le contrôleur général Laurent Simonin et le commissaire Maxence Creusat, tous les deux faisant partie de l’état-major de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC). Des officiers de premier plan de la police parisienne. Un troisième agent a également été suspendu, il s’agit d’un commandant chargé de faire la liaison entre la préfecture et l’Elysée.

S’agit-il du « troisième homme » que l’on voit sur les vidéos des agressions de Benalla et Crase être en train de maintenir une jeune femme pendant que le manifestant essuie les coups des du collaborateur de l’Elysée? Une chose est certaine et a été confirmée à France-Soir: ce fameux « troisième homme » dont l’identité est incertaine est bien un policier de la DOPC qui a regardé sans sourciller un civil sortir de son statut « d’observateur » pour tomber dans la catégorie « agresseur ».

Source : France Soir