BuyOrNot : une appli pour boycotter les entreprises immorales

Scanner un produit du supermarché et voir si l’entreprise à son origine est au cœur d’un scandale : c’est ce que propose l’association I-buycott, qui lance le 22 septembre une application mobile dédiée.

Savez-vous lorsque vous achetez votre café chez Starbucks que cette entreprise recourt à l’optimisation fiscale ? Ou qu’acheter une bouteille de Coca-Cola participe à l’assèchement des nappes phréatiques au Mexique  ? C’est pour alerter sur ces pratiques que l’association à but non lucratif I-buycott lance le 22 septembre l’application BuyOrNot. Celle-ci sera disponible gratuitement et sans publicité sur iOS et Android.

Informer des impacts nutritionnel et sociétal

Le principe est simple : scanner un produit pendant notre déambulation dans les supermarchés et savoir si l’entreprise qui en est à l’origine fait l’objet d’un scandale environnemental, éthique ou fiscal. « En scannant par exemple n’importe quel produit de l’entreprise Nestlé, l’application renverra l’utilisateur vers la campagne qui la concerne », explique Maxime Néon.

Le responsable opérationnel des actions de terrain parisiennes d’I-buycott voit dans ce programme « le Yuka de la révolution »: tout comme l’application Yuka, BuyOrNot affichera aussi les données libres de la plateforme OpenFoodfacts. Celle-ci évalue la qualité nutritionnelle de plus de 500 000 produits, leur niveau de transformation et le nombre d’additifs présents. « L’application présentera donc les impact nutritionnel et sociétal », résume M. Néon.

BuyOrNot fournira le Nutri-score du produit, l’indicateur NOVA (le niveau de transformation) ainsi que le nombre d’additifs pour chaque produit scanné. Image issue du dossier de presse d’I-buycott.

Des campagnes de boycott lancées par les consommateurs

BuyOrNot, dans le prolongement des activités de l’association, propose un boycott bienveillant : ne plus acheter pour montrer son opposition et privilégier les cadres éthiques, social ou écologique. Internautes et associations peuvent lancer en ligne une campagne de boycott, en y précisant les raisons et ses sources d’information. « Nous n’avons pas la main là-dessus », tient à préciser M. Néon.

Si la campagne gagne l’adhésion de 1000 personnes, elle est publiée en ligne. À partir d’un certain seuil de boycottants, l’association intervient : elle engage le dialogue avec l’entreprise concernée et lui offre la possibilité d’apporter un droit de réponse. En fonction de celle-ci, les internautes décident du l’arrêt ou de la poursuite du mouvement. Ce sont ces campagnes citoyennes que référencera l’application BuyOrNot. Les utilisateurs pourront aussi proposer des entreprises qui s’engagent au contraire en faveur de projets éthiques.

L’association I-buycott espère que son application enregistre plus de 500 000 téléchargements d’ici la fin de l’année. Quelques jours avant son lancement, elle souhaite déjà l’enrichir du travail d’autres associations, par exemple sur l’impact en terme de déforestation ou la présence de pesticides. « Tout le monde peut proposer des idées d’amélioration, ajoute M. Néon. Nous essaierons de les prendre en compte dans la mesure du possible. » L’association nous assure que son équipe technique travaille encore sur l’élaboration de BuyOrNot, que la rédaction de We Demain n’a donc pas pu tester. Les attentes restent grandes. Verdict le 22 septembre.

Source : wedemain.fr