À Paris, Marseille ou Lyon, le passage à un péage urbain pourrait coûter 5 euros.
Le gouvernement entend faciliter l’implantation de péages urbains à l’entrées des grandes villes, pour « limiter la circulation automobile et lutter contre la pollution« , d’après une copie de l’avant-projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) publié mercredi 17 octobre par le site d’information sur les politiques publiques Contexte. D’après le site, il s’agit de la mouture définitive.
Le texte prévoit d’offrir la possibilité aux agglomérations de plus de 100.000 habitants d’installer un péage urbain à leur entrée. Le texte officiel nomme ce dernier « tarif de congestion », note Le Figaro. Il sera perçu par l’autorité organisatrice de la mobilité (AOM) à l’échelle locale, généralement les villes ou les communautés de communes. Pour l’Île-de-France, il d’agit « d’Île-de-France Mobilités ».
Un « coefficient multiplicateur » pour les gros véhicules
C’est à l’AOM de définir le prix du péage et ses heures d’application, poursuit Le Figaro, qui a pu consulter l’intégralité du document. Le texte prévoit un plafond de 2,50 euros, pouvant être multiplié par deux dans les villes de plus de 500.000 habitants. C’est le cas de Paris, Marseille et Lyon. Les véhicules considérés comme non légers pourraient par ailleurs se voir attribuer un « coefficient multiplicateur au plus égal à 4, selon la catégorie du véhicule ».
Des forfaits pourraient par ailleurs être applicables, voire la gratuité, notamment pour les conducteurs « dont le domicile ou le lieu de travail est situé dans la zone soumise à tarif de congestion », stipule le texte. La gratuité pourrait aussi être appliquée aux véhicules d’intérêt général, appartenant au ministère de la défense ou assurant un transport public, précise Le Figaro.
Le texte évhuffingtonpost.froque aussi un système de « téléservice » pour que les usagers puissent s’acquitter « du montant du tarif avant le franchissement du périmètre de la zone », ajoute le quotidien.
La loi d’orientation des mobilités, dans laquelle s’inscrit ce texte transmis au Conseil d’État, devrait passer l’an prochain devant le Parlement.
Anne Hidalgo ne dit pas non
La ministre des Transports Elisabeth Borne avait déjà évoqué la possibilité de faciliter l’implantation des péages urbains, comme c’est le cas à Londres ou Milan. Dans la capitale britannique, l’une des villes les plus polluées d’Europe, les conducteurs de voitures les plus polluantes doivent acquitter une taxe (« toxic charge ») d’environ 10 euros par jour pour rouler dans le centre. La ville applique déjà depuis 2003 un péage urbain (« congestion charge »), du lundi au vendredi, avec des exonérations pour les voitures électriques et à très faible émission.
« Aujourd’hui, la loi donne déjà cette possibilité aux collectivités locales, mais seulement à titre expérimental et pour trois ans, ce qui est trop court au vu des investissements à consentir. Il faut y remédier », avait expliqué Elisabeth Borne aux Échos en janvier.
« Ce seront les élus locaux qui décideront », a confirmé François de Rugy sur BFMTV ce jeudi matin.
La présidente de la région Île-de-France (et d’Île-de-France Mobilités) s’est dite quant à elle « résolument contre ». ‘Cela couperait la région en deux en accroissant la fracture sociale et territoriale. Il y aurait d’un côté les Parisiens et métropolitains les plus riches. Et puis les autres, notamment les Franciliens les plus défavorisés. Ils sont déjà discriminés car ils ont souvent des véhicules anciens et n’ont pas la bonne vignette Crit’Air pour circuler dans Paris. Ce péage renforcerait leur sentiment d’exclusion », estimait-elle dans les colonnes du Parisien.
Source : huffingtonpost.fr