« Si la France l’emporte, je ferme à 20 heures… »: les restaurateurs effrayés des violences à l’issue de la finale de la Coupe du monde

Depuis le 14 juin, la Coupe du monde de football fait vibrer le cœur des supporters, sur les cinq continents. Mais ce sport collectif, si populaire, qui permet aux spectateurs d’oublier le reste du monde pendant 90 minutes, n’engendre pas toujours les meilleurs agissements.

À Fréjus, les restaurateurs déplorent les échauffourées du soir de la demi-finale. Plusieurs vitrines et chaises ont été utilisées comme projectiles.De violentes dégradations, qui ont poussé la police à disperser ces casseurs d’un soir à coup de flash-balls et de grenades lacrymogènes. « Le pire c’est qu’ils ne cassent que si la France gagne », lâche Julien, le gérant du O’ Vésuve.

Son restaurant est situé au rond-point où ont eu lieu les débordements mercredi soir. Choqué des scènes auxquelles il a assisté, il redoute la finale.

La tension, et la peur de voir ces événements se reproduire, est vive. « Franchement on a peur. Tous les commerçants de la rue sont sur le qui-vive pour la finale. C’est scandaleux ce qui s’est passé! J’ai des voisins, qui, en 50 ans, n’ont jamais vu ça. Si on doit fermer pour assurer notre sécurité dimanche, ça va être une grosse perte pour nous, d’autant plus le week-end de la Fête nationale. »

Quelques mètres avant, côté Saint-Raphaël, François Cimino, patron du restaurant Le Corsaire, et de l’hôtel qui porte le même nom, a lui aussi la boule au ventre.

« Si la France gagne cette finale, je ferme à 20h. Si elle perd, j’aviserai. Mais je ne peux pas prendre le risque de continuer à prendre des gens ou à servir si ça commence à s’échauffer. Ça peut aller très vite avec l’alcool en plus. Des Coupes du monde, j’en ai vécues, et malheureusement, ce n’est pas nouveau d’être obligé de fermer les soirs de gros match. Y a vraiment des cons. Ils sont justes là pour tout casser. Je veux bien que les gens fassent la fête mais si c’est pour casser des vitrines à 1h du mat… Moi j’ai retrouvé ma terrasse sur celle du voisin ».

Courage, donc, aux responsables des bars et des restaurants qui attendent avec appréhension la fin de ce tournoi.

Source : Var Matin