L’ancien maire de Lyon Gérard Collomb est accusé par son opposition d’avoir notamment mis à disposition ou facilité la location de salles pour son favori à la présidentielle.
C’est un « Marcheur de la première heure ». En 2017, le fidèle Gérard Collomb croyait tant au destin présidentiel d’Emmanuel Macron qu’il aurait usé de son influence de maire de Lyon pour faciliter la campagne de son favori. C’est en tout cas ce que soupçonnent des élus de l’opposition de la Métropole lyonnaise, qui saisissent le procureur de la République sur des présumés financement sur fonds publics municipaux de la campagne.
La plainte contre X, déposée le 11 juin pour « détournement de fonds publics », vise en effet à clarifier une série de soupçons alimentés ces derniers jours par des révélations de presse, mais également par le propre constat de l’opposition locale.
Emploi fictif à la Métropole
Les représentants Les Républicains de la métropole lyonnaise dénoncent notamment « l’utilisation d’emplois publics au bénéfice d’activités partisanes des élus qui sont les exécutifs des collectivités employeurs et donc le soupçon d’emploi fictif ».
Selon leur plainte, ils visent particulièrement un proche de celui qui est désormais ministre de l’Intérieur : son ancien chef de cabinet à la Métropole, Jean-Marie Girier. « Depuis le milieu de l’année 2016, il apparaîtrait que celui-ci n’y exerçait plus aucune fonction réelle, étant en charge de la campagne d’Emmanuel Macron à temps plein », précisent les élus de l’opposition.
La plainte porte également sur l’organisation d’événements servant la campagne du futur président soit aux frais du contribuable, soit grâce à des réductions excessives obtenus par le maire et son équipe. Les élus LR ciblent particulièrement une réception organisée à mairie dès le 2 juin 2016, autour d’Emmanuel Macron, alors encore ministre de l’Economie mais tout fuste fondateur du mouvement En Marche ! Pour l’occasion, 600 personnalités lyonnaises avaient été conviées.
Des « dons déguisés » ?
Une autre soirée alimente particulièrement leurs soupçons, récemment mise en lumière par une enquête de FranceInfo. Le 7 septembre 2016, l’équipe d’Emmanuel Macron obtient une énorme ristourne (90%) pour la location d’une péniche amarrée sur le Rhône. Or, si les petites réductions négociées par les candidats sont autorisées, les « dons déguisés » d’entreprises à des politiques en campagne sont interdits par le code électoral.
Normalement, la Commission nationale des Comptes de campagne est censée s’alerter de toute remise supérieure à 20%. Mais la CNCCFP est dans la tourmente depuis les révélations de plusieurs médias, dont Le Parisien. La question du son efficacité est au cœur des débats.
Au-delà du cas de Lyon, l’association anticorruption Fricc (le Front républicain d’intervention contre la corruption) a également porté plainte considérant l’ensemble des rabais suspects obtenus par l’équipe d’En Marche ! Tout comme le collectif Anticor qui a déposé une plainte globale concernant 4 candidats à la présidentielle et la Commission des comptes elle-même.
Source : Le Parisien