L’ancien président met en garde le pays contre la vague populiste de ces dernières années.
« Il ne faut jamais croire que la démocratie peut être irréversible », y compris en France. C’est la mise en garde qu’a formulé François Hollande jeudi, lors d’un débat au festival Politikos à Rennes, après l’élection de Jair Bolsonaro au Brésil ou de Donald Trump aux États-Unis.
« Un moment très grave »
L’ancien président de la République a ainsi fait part de son inquiétude concernant le « moment très grave pour la démocratie » que constitue la vague populiste actuelle. « Nous sommes dans un moment très grave pour les démocraties où nous devons nous méfier de ces personnalités qui à un moment embrassent les aspirations d’un peuple », a déclaré François Hollande.
L’ancien président a surtout tenu à souligner que cette « vague » n’épargnait pas la France. « Il faut qu’il y ait conscience que la France n’est pas à l’abri de ce phénomène, de cette vague, de ce mouvement où des personnages qui veulent être dans le dégagisme, qui veulent être dans un rapport direct au peuple, peuvent arriver aux responsabilités suprêmes du pays », a-t-il prévenu.
La France pas « immunisée »
« Il faut avoir conscience que nos institutions ne nous immunisent pas contre ce type de personnage », a-t-il ajouté, sans toutefois citer quiconque.
Abondant dans le même sens, l’ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, a déploré le fait qu' »aujourd’hui, ni la gauche ni la droite républicaines n’incarnent une espérance pour les Français ». « Pour empêcher l’arrivée d’un homme providentiel, il faut que les partis politiques aient quelque chose à dire », a-t-il estimé. « Comme ils n’ont plus rien à dire (…) alors on se tourne vers un personnage qui vient de nulle part ou d’ailleurs et qui va se frayer un chemin sur les décombres des partis traditionnels », a conclu Jean-Louis Debré.
Source : lexpress.fr