Le juge d’instruction a oublié de renouveler sa détention provisoire. Le gouvernement regrette un « dysfonctionnement grave ».
Depuis août 2016, Oualid B. était en détention provisoire, en attendant son procès prévu en novembre. Ce djihadiste présumé est soupçonné d’avoir participé à un projet d’attentat dans la métropole lyonnaise en 2014 et de filière d’acheminement de combattants en Syrie.
Sauf que le 3 avril dernier, Oualid B. a pu sortir de prison. La raison : l’oubli d’un juge d’instruction de renouveler sa détention provisoire, rapporte Le Canard Enchaîné.
Une affaire qui a eu « un retentissement très important en interne », reconnaît une source proche du dossier à l’AFP. D’autant qu’en 2016, une autre protagoniste de ce projet d’attentat avait failli recouvrer la liberté à cause du retard d’un courrier.
En colère, la ministre Nicole Belloubet a mandaté une inspection. Convoqué par sa hiérarchie, le juge d’instruction aurait refusé de démissionner et n’a pour le moment pas été sanctionné, selon une source proche du dossier.
De nouveau arrêté
Depuis, Oualid B. doit pointer deux fois par jour au commissariat et a l’interdiction de sortir de la ville de Meaux où il réside. Le 16 mai, il a été interpellé alors qu’il conduisait en dehors de la zone autorisée. Il n’avait pas de permis et son téléphone portable contenait des images de propagande de Daech, selon Le Canard Enchaîné.
Jugé en comparution immédiate, il est ressorti libre du tribunal qui a estimé que la déclaration du policier qui l’a arrêté, « seul élément à charge » dans le dossier, recelait « un risque d’erreur ». Les images sur son téléphone portable avaient été supprimées « sans que l’on sache quand », précise le journal. Le parquet a fait appel et Oualid B. devrait être jugé en appel pour ces faits le 13 septembre à Paris.
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a déploré mercredi « un dysfonctionnement grave » et assuré que « la priorité (était) de retrouver cet individu ».
15 personnes jugées
En novembre, Oualid B. comparaîtra aux côtés de Reda Bekhaled et ses frères. 15 personnes sont accusées dans ce dossier, dont un mineur au moment des faits. Cependant, huit d’entre elles parties en zone irako-syrienne, parmi lesquels trois des frères Bekhaled, font l’objet d’un mandat d’arrêt, rappelle l’AFP.
La cible de ce projet d’attentat n’a jamais été établie. Dans les hypothèses évoquées par certains policiers figurait l’anniversaire du Crif.
Source : Le Parisien