Jean-Lin Lacapelle affirme que l’État a racheté 62 hôtels Formule 1 pour loger des migrants.
Le Vrai-Faux de l’Info avec les recettes de campagne du Front National.
À la veille d’un second tour des législatives qui s’annonce calamiteux pour ses candidats, le Front National recycle ses meilleurs airs, ceux qui ont fait son succès pendant la campagne. Pour le secrétaire général adjoint du parti, Jean-Lin Lacapelle, les migrants envahissent le parc social.
Jean-Lin Lacapelle : “Aujourd’hui, le groupe Accor a vendu à la société SNI, qui travaille pour le gouvernement, 62 hôtels Formule 1 (…) pour accueillir des migrants. Ceci n’est pas tolérable, dans une période où les Français souffrent.”
L’État a racheté 62 hôtels Formule 1 pour loger des migrants, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est l’exemple type d’une fake news, un petit peu de vrai et beaucoup de non-dits qui dénaturent l’information. Oui, la société nationale immobilière, une filiale de la Caisse des Dépôts, a bien racheté en mars, 62 formule 1. 44 hébergeront des demandeurs d’asile, les 18 autres un public vulnérable comme les SDF ou les appels aux 115. Certains ont d’ailleurs déjà ouvert à Lille, Nantes ou Melun. À l’automne, le parc d’hébergement d’urgence en France aura augmenté, grâce à cette opération, de 7.500 places. 1.500 autres ouvriront au cour de la même période dans d’autres bâtiments suite à un appel d’offres lancé en septembre par le gouvernement pour créer 10.000 places en tout. La moitié seulement, soit 5.000, seront réservées aux demandeurs d’asile.
Racheter des formule 1, c’est une bonne solution ?
C’est une façon d’aller vite et d’économiser de l’argent. Car ce que ne dit pas, monsieur Lacapelle, c’est que pour monter l’opération, la SNI a créé un fonds social abondé par des investisseurs privés. Ces places coûteront moins cher qu’une nuit d’hôtel classique. Il faut savoir qu’aujourd’hui 40.000 places d’urgence sont des chambres d’hôtel. L’État devrait économiser plus de 80 millions sur 10 ans. Sans compter que ces publics pourront être suivis avec aide à l’emploi et insertion. C’est un spécialiste de l’accompagnement, Adoma, qui va les gérer. Et même s’il y a des tensions localement, là où ces hôtels sont situés, cela répond à un besoin. Si le nombre de places d’hébergement d’urgence a bondit de 130% depuis 2009, personne ne pouvait prévoir la crise migratoire, les demandeurs d’asiles arrivés en 2015 engorgent les services. Ces gens ont le droit de rester en attendant que leur demande soit traitée. Il manque 40.000 places pour eux, certains se retrouvent dans des structures destinées au social. Il faut augmenter les capacités. En restant conscient d’un chiffre, les déboutés du droit d’asile, donc ceux qui n’auraient pas le droit d’être ici, occupent de manière indue 7,4% du parc, donc environ 4.500 places. C’est beaucoup mais très loin d’être une majorité.
Source : Europe1