C’est en tout cas ce que prévoit le ministère de l’Intérieur. L’Etat s’est par ailleurs engagé à rembourser les frais mis en œuvre par les collectivités, gestionnaires des routes concernées.
Dans 15 jours, la vitesse maximale sera abaissée à 80km/h sur plus de 400.000 kilomètres de routes nationales et départementales. En dehors des protestations contre l’efficacité de cette mesure, de nombreuses critiques se sont élevées depuis 6 mois sur son coût, notamment chez les parlementaires et élus locaux. Le ministère de l’Intérieur a donné ce dimanche un ordre de grandeur de la facture pour passer le 1er juillet à 80 sur environ 400.000 kilomètres de routes départementales et nationales.
« Le coût du changement de tous ces panneaux de signalisation est estimé entre 6 et 12 millions d’euros », peut-on ainsi lire dans le communiqué du ministère.
Un maillage complexe de nouveaux panneaux
Joint par téléphone, le ministère de l’Intérieur ne livre pour le moment pas le détail des dépenses.
« Cela prendra un certain temps, car cela dépendra de chaque département, selon le gestionnaire de voirie compétent, et le nombre de kilomètres concernés par la mesure, nous explique un porte-parole du ministère. Ainsi, dans les départements frontaliers, les panneaux sont beaucoup plus chers car ils ont des caractéristiques spécifiques ».
Par exemple, dans le Nord, ce sont 380 panneaux qui doivent être changés, soulignait il y a quelques jours France 3 Régions. Il s’agit surtout de panneaux ’90’ installés en sortie de zone limitée à 70km/h, qui devront être remplacés par des panneaux ‘80’. Dans le département voisin du Pas-de-Calais en revanche, seuls 50 panneaux devront être remplacés, car le département compte beaucoup de 2×2 voies, qui restent donc limitées à 90km/h.
En moyenne, un panneau B14, c’est-à-dire ceux qui servent aux limitations de vitesse, vaut entre 80 et 350 euros. Dans cette fourchette haute, le coût d’achat des 11.000 nouveaux panneaux « 80 » atteindrait 3,85 millions d’euros. Le ministère a revu le nombre de panneaux à poser à la baisse. Initialement, un rapport fourni aux préfets évoquait en effet 20.000 panneaux à modifier. Il faut ajouter au prix d’achat le coût de la main d’œuvre, et de la pose des nouveaux panneaux comme de la dépose des anciens panneaux ‘90’.
« Le prix moyen pour changer un panneau est de 200 euros: 80 euros pour le panneau sorti d’usine, auxquels s’ajoutent 120 euros pour la pose », confie à l’AFP Julien Vick, délégué général du Syndicat des équipements de la route (SER), qui regroupe notamment les principaux fabricants de panneaux de signalisation.
Pas de nouveaux radars
Une partie des panneaux ‘90’ démontés devraient d’ailleurs être recyclés pour les nouvelles zones de dépassement introduites dans le décret, nous expliquait cette semaine la sécurité routière. Ces zones correspondent au passage à deux-voies d’un seul côté de la chaussée sur les routes à double-sens concernées par les 80. Le ministère prend par ailleurs le soin de préciser que cette enveloppe de 6 à 12 millions d’euros ne comprendra pas l’installation de nouveaux radars.
La facture ne sera pas payée directement par l’Etat, mais par les collectivités qui gèrent ces routes nationales et départementales. « Comme annoncé, l’État remboursera aux collectivités les travaux entrepris », précise le communiqué du ministère. Ce remboursement sera inscrit dans le Projet de Loi de Finances 2019, donc sera budgété en fin d’année. Les collectivités doivent elles être prêtes dans deux semaines, rappelle-t-on au ministère. A défaut d’avoir installé tous les panneaux, elles doivent obligatoirement avoir masqué les anciens panneaux à 90. La mesure entrera en effet en vigueur le 1er juillet.
Source : BFMTV