En octobre, les APL ne seront pas revalorisées de l’inflation. Première étape d’une série de mesures visant à faire des économies sur les aides au logement.
Coup de rabot sur les APL, saison 2. Après le célèbre épisode de la baisse de 5 euros de l’été 2017, le gouvernement entame une nouvelle série d’économies, en décidant dès le 1er octobre prochain de ne pas revaloriser les aides au logement.
Chaque année, le montant des APL est pourtant réajusté à l’automne, en tenant compte du dernier indice de référence de loyers connu - celui du deuxième trimestre. Cet indice, qui suit peu ou prou l’inflation, ressort à 1,25% actuellement. En prenant en compte un montant d’APL moyen (231 euros par mois), la non revalorisation des aides va donc faire perdre aux allocataires 2,9 euros par mois. Voire davantage pour ceux dont les montants d’aides sont plus élevés…
Et ce n’est là qu’un début. En 2019, puis en 2020, les APL seront là encore quasiment gelées, le gouvernement ayant décidé de ne les revaloriser que de 0,3% chaque année. Un statu-quo qui s’annonce d’autant plus dommageable que le retour de l’inflation aurait justement pu laisser entrevoir de belles revalorisations pour les allocataires.
Entre-temps, une autre mesure risque de leur coûter cher. Dès le printemps 2019, les aides au logement ne seront plus attribuées en fonction des revenus d’il y a deux ans, mais en prenant en compte ceux de l’année en cours, actualisés tous les 3 mois. Un mesure loin d’être anodine puisqu’elle doit permettre d’économiser 900 millions d’euros par an, selon le chiffrage contenu dans le projet de loi de finances.
De fait, ce mode de calcul en temps réel vise à mieux prendre en compte la situation des bénéficiaires à un instant T. Les revenus ayant tendance à augmenter d’une année sur l’autre, des centaines de milliers d’allocataires se retrouveront ainsi exclus des APL, d’après Julien Damon, professeur à Sciences Po et auteur d’un récent rapport sur la réforme des prestations sociales remis à Matignon.
Source : Capital